16 au 20 mars

Rétromobile – En route pour Paris !

Espérons que le salon prévu du 16 au 20 mars pourra enfin avoir lieu. Les temps forts attendus au salon Rétromobile sont en tout cas prometteurs. Ainsi, des expositions spéciales seront consacrées aux 50 ans de la Renault 5, à Amédée Gordini ou aux véhicules de la gendarmerie française. Autres attractions : la seule réplique existante du Fardier de Cugnot ou un rare Rochet-Schneider série 18400 datant de 1921. Sans oublier les traditionnelles ventes aux enchères d'Artcurial, RM/Sotheby's et Bonhams.

Publié le 10.02.2022

www.retromobile.fr

 

 

40 ans Fondation Berliet

La Fondation Berliet célèbre son 40ème anniversaire sur RETROMOBILE en mettant à l’honneur l’industrie automobile lyonnaise. Une rare Rochet-Schneider série 18400 de 1921, 6 cylindres, équipement incendie autopompe Delahaye rappelle que Edouard Rochet et Théodore Schneider furent des pionniers de l’automobile.

Le modèle présenté, produit à 197 exemplaires entre 1920 et 1926, appartient à la série 18 400 réceptionnée au Service des Mines le 2 octobre 1919. Acquis par la Chocolaterie Menier en 1921, il affiche 40 830 km au compteur. Pendant près de 60 ans, il a assuré son service de lutte contre l’incendie à l’usine et à la ville de Noisiel qui vivaient en étroite symbiose.

En 2004, ce véhicule a été offert à la Fondation Berliet par la société Nestlé-France S.A.S, « d’une part du fait de sa marque, et d’autre part du fait du parallélisme entre les deux aventures industrielle et humaine des Sociétés Berliet et Menier ».

Créé par Edouard Rochet et Théodore Schneider à Lyon, Rochet-Schneider, dès la fin du 19ème siècle réalise des exploits : en 1896, ascension du col du Galibier (2 645 m.), en 1898, liaison Lyon-Constantinople sans incident, multiples lauriers en compétition. En 1900, est inaugurée une usine de 10 000 m2, fleuron à l’époque de « l’Ecole automobile lyonnaise ». Robustesse, fiabilité, fabrication et finition « haute-couture », telles sont les valeurs de la marque dont la production automobile cessera en 1931 et celle des véhicules industriels vingt ans plus tard :

 

 

Lamborghini Countach

Les visiteurs de Rétromobile sont chanceux. Lamborghini expose la reconstruction de la Countach LP 500. Œuvre de Marcello Gandini alors directeur du style de la carrosserie Bertone, ce prototype unique fut la star du salon de Genève de mars 1971. Annonçant la Countach qui allait remplacer la Miura, ses lignes anguleuses et futuristes avaient marqué les esprits. Après trois ans de développement, la LP 500 était hélas détruite lors d’un crash-test avant de disparaître. Ce n’est que fin 2017 qu’un important client collectionneur de la marque questionne le constructeur italien sur la faisabilité de reconstruire cette pièce importante. Un défi que Polo Storico allait relever. La preuve que rien n’est impossible pour ce département chargé de préserver et promouvoir le patrimoine de la marque de voitures de sport italienne à l’effigie du taureau. Son domaine d’intervention est vaste : restauration partielle ou complète de véhicules, de la 350 GT à la Diablo, reconstruction de pièces détachées, certification de modèles, promotion des activités dans le cadre de salons et de manifestations. Faute de plans, Polo Storico a collaboré avec le centre de style qui a réalisé une maquette à l’échelle 1 à partir du scan 3D du premier châssis de la LP 400. Le manufacturier Pirelli a été particulièrement impliqué dans cette reconstruction qui a nécessité près de 25 000 heures de travail :

 

Amédée Gordini

Signe d'un grand destin, Amédée Gordini est né en 1899 à Bazzano en Italie, au même moment où commençait l'extraordinaire histoire de l'automobile. Le petit Amédée avait déjà une passion pour la mécanique, à 11 ans il quitte les bancs de l'école pour une place d'apprenti dans un petit garage de la région de Bologne. Très rapidement son esprit inventif fut remarqué, ce qui lui permit de commencer sa carrière de mécanicien et de rencontrer des grands de l'automobile comme Edoardo Weber et les frères Maserati.

Après la première guerre mondiale, Gordini travaille sur des mécaniques d'exception comme Isotta-Fraschini, Bugatti et Hispano-Suiza. En 1925, lors de sa venue en France, il est engagé par l'italien Cattaneo, patron d'un garage Bugatti et Hispano-Suiza à Saint-Cloud. Peu de temps après et naturalisé Français, Amédée créa sa propre entreprise à Suresnes, ce fût le début de la grande aventure Gordini.

1934 est marquée par le début d'une collaboration avec Henri-Théodore Pigozzi, Président de la société Simca qui construisait des Fiat sous licences en France. La première Simca Gordini sortie de l'atelier en 1937, était une biplace construite sur la base d'un châssis de Simca Cinq qui, avec ses 570 cm3, eut un beau palmarès avec :

le Record du Monde des 48 heures sur l'autodrome de Montlhéry à 103 km/h de moyenne et en 1938, aux 24 Heures du Mans avec une victoire de catégorie ou Amédée Gordini a été surnommé "Le Sorcier".

Dès 1939, le nom de Gordini était reconnu par les grands du monde de la compétition automobile. Amédée imposa sa présence comme constructeur dans de nombreuses épreuves dont celle précédant le Grand Prix de l'A.C.F. où les petites autos bleues talonnèrent même les puissantes Maserati.

Après les bouleversements de la seconde guerre mondiale, pendant laquelle Gordini s'installa au 69/71 Boulevard Victor dans le 15e arrondissement de Paris, en face du Parc des Expositions de la Porte de Versailles. Gordini, aidé par son sponsor Simca (de 1946 à 1950) engagea une nouvelle monoplace entièrement de sa conception qui, avec son petit moteur de 1100 cm3 d'origine Simca, atteignait 170 km/h. Cette merveille de mécanique lui permit de remporter le Grand Prix de Nîmes, le Bol d'Or et le circuit de Reims. 1948 en Argentine, Gordini découvrit le talent de Juan-Manuel Fangio, un jeune pilote à qui il donna sa première chance et qui deviendra cinq fois Champion du Monde. Fangio, au volant d'une monoplace Gordini remporta le Grand Prix de Marseille en 1949, avant de participer avec une berlinette Gordini à compresseur aux 24 Heures du Mans 1950.

Dès l'année suivante, sans sponsor, Gordini continua avec son bureau d'études et ses 45 employés, à construire des Formule 1, des Formule 2 et des Sport-Prototype qu'il engagea en compétition face aux grandes écuries avec, entre autres, les victoires de Jean Behra à Reims et Pau devant les Ferrari de la Scuderia. Malgré son acharnement, Amédée Gordini n'avait plus les moyens financiers pour être compétitif, qu'il essayait de compenser en réutilisant les châssis et les moteurs à 4, 6 et 8 cylindres des saisons passées. 

En 1957, épuisé moralement et financièrement, Amédée Gordini, après s'être engagé dans plus de 600 épreuves, renonce à la compétition et stoppe sa production d'automobiles de course dont seulement 33 châssis, de différents types, furent réalisés. Heureusement, l'année précédent, la Régie Nationale Renault lui ouvrit ses portes pour lui proposer de travailler sur le développement et la création de moteurs de compétition. Cette collaboration durera 17 ans en produisant dès 1957 la Dauphine Gordini, l'année 1964 fut marquée par le début de la carrière de la légendaire R8 Gordini, puis les années 1970 connurent les succès des Alpine Gordini et pour finir en 1974 par la Renault 12 Gordini qui fut la dernière à être ensorcelée. Amédée Gordini eut la satisfaction de connaître, en 1978, le succès d'une Alpine V6 aux 24 Heures du Mans. Il avait travaillé sur la conception et l'architecture de ce moteur V6 en 1970 où son nom était toujours resté gravé :

 

50 ans de Renault 5

Dix ans après la 4L, la marque au Losange continue d’accompagner l’évolution de la société en lançant la R5, une citadine élégante et polyvalente. Au salon Rétromobile 2022, suivez la trace de ce modèle iconique, tant par son succès en France que par la résonnance qu’il a apporté au constructeur dans le domaine sportif :

 

Texte : Rétromobile et Stefan Fritschi
Photos : Rétromobile

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