Les Routiers Suisses

ASTAG contre l'initiative des "Routiers"

L’Association suisse des transports routiers ASTAG est très sceptique face à l’«initiative pour les chauffeurs» lancée ce jour par Les Routiers Suisses. Les salaires dans la branche des transports routiers seraient équitables, et d’autres interventions de l’Etat seraient superflus, voire contre-productives. La position définitive de l’ASTAG sera fixée lors d’une assemblée extraordinaire des délégués.

Publié le 13.07.2022

Voici la prise de position de l'ASTAG sur l'initiative des Routiers Suisses :

 

Le partenariat social existant depuis 2006 dans la branche suisse des transports routiers a fait ses preuves. Plusieurs conventions conclues au niveau national et cantonal ont permis – en plus des dispositions le?gales – d’obtenir des acquis importants en faveur tant des employeurs que des employe?s. C’est donc avec une grande de?ception et beaucoup de scepticisme que l’Association suisse des transports routiers ASTAG prend connaissance du fait que Les Routiers Suisses LRS, l’association des chauffeurs professionnels, semble vouloir emprunter une autre voie. En effet, l’initiative dite «pour les chauffeurs», qui a e?te? officiellement lance?e ce jour par une publication dans la Feuille fe?de?rale, vise a? imposer des salaires uniformes obligatoires dans toute la Suisse pour le transport de marchandises et de personnes par le biais d’une disposition constitutionnelle. «Ainsi, le partenariat social est remis en question de manie?re unilate?rale et inutile par LRS», constate Thierry Burkart, conseiller aux Etats et pre?sident central de l’ASTAG qui ajoute : «Il s’agit clairement d’une rupture de confiance !»

Des salaires e?quitables selon une enque?te repre?sentative

En principe, le niveau des salaires dans le transport routier suisse avec des camions et des autocars est aujourd’hui de?ja? adapte? et e?quitable. Selon un sondage repre?sentatif re?alise? en mai 2022 par l’Institut d’e?tudes de marche? et d’opinion gfs.Bern, le salaire moyen est supe?rieur a? 5'500 francs par mois. Le Secre?tariat d’Etat a? l’e?conomie SECO, respectivement la Commission tripartite CT de la Confe?de?ration, ont en outre constate? a? plusieurs reprises que le comportement en matie?re de salaires de la plus grande partie de la branche des transports est tre?s correct. En comparaison avec d’autres branches, on ne constate pas un taux d’abus supe?rieur a? la moyenne.

L’ASTAG attache donc la plus grande importance au maintien de la liberte? contractuelle. Les salaires doivent pouvoir e?tre ne?gocie?s individuellement entre l’employeur et l’employe?. Il est en outre d’une importance capitale que les conventions et les re?glementations existantes au niveau cantonal soient continuellement de?veloppe?es – comme cela s’est fait re?gulie?rement jusqu’a? pre?sent –
sous la responsabilite? des sections de l’ASTAG et des LRS. Ainsi les proble?mes tre?s rares mais inhe?rents au syste?me ont tre?s souvent pu e?tre re?solus et le peuvent encore. Les interventions de l’Etat sont par contre superflues, ge?ne?ratrices de cou?ts, voire me?me contre-productives, car elles conduisent a? un diktat salarial, a? un nivellement des salaires par le bas et a? des frais d’exe?cution totalement intole?rables.

L’initiative repre?sente en outre une publicite? ne?gative et elle nuit donc a? l’image de l’ensemble de la branche. Surtout, elle pre?sente le me?tier de chauffeur sous un e?clairage bien plus mauvais qu’il ne l’est en re?alite?, ce qui complique encore la recherche aujourd’hui de?ja? difficile de personnel qualifie?. «Les Routiers Suisses nous rendent ainsi un mauvais service et mettant a? mal notre objectif commun consistant a? trouver une rele?ve suffisante», a de?clare? le directeur de l’ASTAG Reto Jaussi.

Une assemble?e extraordinaire des de?le?gue?s aura lieu en temps voulu pour de?cider de?finitivement de la position de l’ASTAG sur l’«initiative pour les chauffeurs», respectivement pour savoir s’il convient de soutenir la collecte de signatures. Par le passe?, le comite? central s’est de?ja? prononce? a? plusieurs reprises et tre?s clairement contre des salaires minimaux obligatoires dans toute la Suisse. «Le marche? du travail fonctionne bien dans le secteur des transports routiers», souligne le pre?sident central Thierry Burkart, «pas besoin de re?glementation supple?mentaire !»

 

 

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